Diriger dans l’incertitude : apprendre à gérer le risque

Pendant plus de vingt ans, j’ai travaillé au cœur de la banque et de la finance, dans des fonctions dites « risques » : conformité, éthique, contrôle, audit, criminalité financière.

Un univers exigeant où chaque détail compte, où l’on apprend à anticiper les imprévus, à sécuriser l’incertain, à protéger la réputation d’une institution avant même qu’elle ne soit mise en danger ou que cela arrive.

Dans ces environnements, la notion de variabilité ou de volatilité est omniprésente. Les marchés montent et descendent, la confiance s’installe ou s’effrite, les indicateurs s’allument, les décisions s’ajustent.

J’ai longtemps vécu avec cette logique : observer, comprendre, prévenir, agir et trouver des solutions.

Aujourd’hui, en accompagnant des dirigeants et des entrepreneurs, je retrouve exactement la même dynamique, mais à une autre échelle : humaine.

L’entrepreneuriat, c’est également une question de risque, de mouvement, d’équilibre fragile entre ambition et lucidité. Les entrepreneurs ne gèrent pas un portefeuille d’actifs, ils gèrent un portefeuille d’émotions, de décisions, de relations et d’ambitions.

Dans ce quotidien mouvant, l’incertitude n’est plus une exception : elle fait partie du paysage.

La fonction risque ou l’art de prévenir l’imprévisible

Dans le monde bancaire et financier, la fonction risque a pour mission de prévenir et de gérer tout ce qui peut compromettre la stabilité : un manquement réglementaire, un risque financier, une erreur humaine, un enjeu éthique.

C’est un travail d’anticipation permanent, un équilibre entre la prudence et l’action, l’analyse et l’instinct.

L’entrepreneur vit cette même réalité, mais sans service conformité, sans comité de crise. Chaque jour, il doit faire face à des décisions à impact : un recrutement, un investissement, un lancement de produit, une négociation, un problème de trésorerie…

Ces choix s’opèrent souvent avec des données incomplètes, des émotions fortes et une visibilité limitée. Le risque n’est plus une variable abstraite : c’est une expérience quotidienne.

La peur de l’échec, du jugement, du manque ou même du succès agit comme des signaux de marché. Quand la confiance baisse, l’énergie se retire. Quand la peur monte, la clarté s’efface.

L’entrepreneuriat, une courbe faite de variations

Tout comme les marchés financiers connaissent des cycles, les entrepreneurs vivent des fluctuations constantes : de revenus, d’énergie, de confiance, de vision.

L’un des paradoxes de la réussite entrepreneuriale, c’est qu’elle repose sur une succession de déséquilibres maîtrisés. Il faut savoir avancer sans tout savoir, investir sans garantie, persister sans certitude.

Cette variabilité engendre un ascenseur émotionnel permanent :

  • Des périodes d’euphorie où tout semble possible.
  • Des phases d’angoisse ou d’épuisement, où la motivation chute.
  • Des moments de doute profond, souvent traversés dans une grande solitude.

Car l’un des risques majeurs du dirigeant, c’est bien la solitude décisionnelle : devoir choisir, sans pouvoir toujours partager.

Cette solitude est parfois invisible, mais elle use : elle fragilise la confiance, elle érode la motivation et elle amplifie le stress.

Quand la peur devient un indicateur de pilotage

La peur fait partie intégrante du système de navigation de l’entrepreneur. Elle informe, alerte mais aussi déstabilise si elle n’est pas apprivoisée.

Les peurs les plus fréquentes, vous les connaissez peut-être déjà :

  • La peur de l’échec.
  • La peur de réussir.
  • La peur du jugement.
  • La peur de décevoir.
  • La peur du vide.

Chaque peur correspond à une tension entre le besoin de sécurité et l’élan de croissance. Trop de prudence, et l’entreprise s’essouffle. Trop de prise de risque et elle s’épuise.

Le véritable enjeu n’est pas de supprimer la peur, mais d’apprendre à la lire comme un indicateur de pilotage.

La peur doit signaler ce qui compte vraiment, ce qui mérite attention, ce qui touche à l’identité du projet.

Un bon gestionnaire de risque, qu’il soit financier ou humain, ne fuit pas la peur : il la questionne. Il observe les variations, distingue les signaux, et agit en conséquence, avec discernement.

De la gestion du risque à la gestion de soi

L’entrepreneur n’est pas seulement le pilote de son entreprise, il en est aussi le baromètre.

Quand il s’épuise, l’équipe ralentit. Quand il doute, le cap se brouille. Sa lucidité, son énergie et sa confiance constituent le cœur de la performance globale.

C’est pourquoi le leadership ne se mesure pas seulement à la croissance du chiffre d’affaires, mais à la stabilité intérieure du dirigeant.

Dans les fonctions risques, on parlait de « stress test » : des simulations de crise pour tester la solidité d’un modèle. Dans la vie entrepreneuriale, ces stress tests se vivent chaque semaine.

Apprendre à se connaître, à observer ses variations internes, à se poser régulièrement devient alors un véritable outil de gouvernance.

Le coaching : un temps de recul pour mieux piloter

L’accompagnement que je propose s’inscrit dans cette même logique : offrir aux dirigeants et entrepreneurs un cadre de réflexion, pour analyser, décider et ajuster avec plus de lucidité.

Un moment pour poser les faits, structurer la pensée, retrouver une vision claire et préparer les prochaines décisions. Car on ne gère pas un risque dans la précipitation : il faut du recul pour comprendre et de la clarté pour décider.

Le coaching devient par conséquent un outil stratégique de gestion du risque humain :

  • Il réduit les tensions liées à la décision.
  • Il permet de hiérarchiser les priorités.
  • Il relie la stratégie à l’exécution.
  • Il replace le dirigeant dans une position de décision claire.

Le coaching aide à décoder les signaux du stress et à les utiliser comme indicateurs pertinents pour ajuster ses décisions.

L’exemple du sportif de haut niveau

Un entrepreneur est avant tout un athlète mental. Il doit savoir doser ses efforts, anticiper la fatigue, planifier ses temps de récupération et maintenir la motivation sur la durée.

Un sportif de haut niveau ne s’entraîne pas sans repos, il s’appuie sur un préparateur mental, un coach, un nutritionniste, un entourage solide.

L’entrepreneur, lui, oublie souvent qu’il doit s’entretenir autant qu’il entreprend.

Le coaching entrepreneurial agit comme un centre d’entraînement invisible : il aide à gérer l’énergie, à affiner la stratégie, à équilibrer le mental et l’émotionnel.

C’est une démarche de performance durable et non pas de productivité à tout prix.

Reprendre son souffle, c’est retrouver son discernement et c’est souvent dans les moments de calme que naissent les décisions les plus justes.

Du risque subi au risque choisi : retrouver le pouvoir d’agir

Il y a un monde entre subir le risque et le choisir.

  • L’entrepreneur qui subit le risque agit sous tension, dans la peur, la réactivité, la fatigue.
  • Celui qui choisit le risque agit avec conscience, stratégie et intention.

Le coaching aide à faire ce passage :

  • Du stress subi vers la maîtrise émotionnelle.
  • De la confusion vers la clarté stratégique.
  • De la dispersion vers la confiance en soi.

Investir sur soi n’est pas un luxe : c’est une condition de survie et d’efficacité. C’est croire en son “soi du futur”, celui qui aura la solidité de traverser les turbulences avec plus de sérénité.

Investir sur soi, c’est investir dans la seule valeur qui ne perd jamais : la clarté.

Retrouver un équilibre entre performance et tranquillité

L’objectif n’est pas de supprimer le mouvement, mais d’apprendre à danser avec lui.
L’équilibre ne consiste pas à rester immobile, mais à savoir se recentrer après chaque variation.

Le coaching aide à restaurer cette stabilité dynamique :

  • Un mental plus apaisé.
  • Une énergie mieux distribuée.
  • Une vision plus claire.
  • Une performance qui s’aligne sur l’essentiel.

Car, dans un monde où tout s’accélère, la véritable réussite n’est pas dans la vitesse mais dans la justesse.

La sérénité comme stratégie

Le risque fait partie intégrante de la vie entrepreneuriale, il ne disparaît jamais totalement, mais il peut devenir un allié.

Comme en finance, la stabilité absolue n’existe pas mais il est possible d’apprendre à lire les cycles, à repérer les signes avant-coureurs, à se renforcer dans la tempête.

L’entrepreneur qui développe cette intelligence émotionnelle et stratégique devient plus qu’un gestionnaire de projets : il devient un chef d’orchestre du mouvement. Il ne cherche plus à tout contrôler, mais à comprendre.

Il n’attend plus que les vents se calment, il apprend à ajuster sa voile. C’est dans cette alliance entre lucidité et confiance, que naît la vraie performance : celle qui dure.

Les dirigeants les plus solides ne sont pas ceux qui évitent les turbulences, mais ceux qui savent les traverser sans perdre leur cap.

Si vous souhaitez travailler ce cap, le clarifier, le consolider ou simplement le retrouver, je vous accompagne dans une démarche sur mesure, entre stratégie et équilibre personnel.

Prenons un moment pour en parler !